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L’HISTOIRE.

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« Le voleur d’autobus » raconte l’histoire d’un certain Cherif, un personnage pris dans le piège des multiples tracasseries de la vie, qui détourne un autobus plein de ses passagers pour aller rendre visite à sa femme Djamila, mourante à l’hôpital.

 

Devant l’impossibilité d’aboutir à ses fins – c'est-à-dire prendre l’autobus qui arriverait à le mener au lieu où se trouve, Djamila – il s’empare du volant de l’autobus, profitant de l’absence du chauffeur.

 

Malgré ce détournement, Cherif assumera sa mission : s’arrêter à chaque arrêt, faire monter et descendre les passagers. « J’ai accompli mon rôle de citoyen… » affirme-t-il au juge !

 

Il arrive à l’hôpital.

 

Faute de passagers susceptibles de remplacer Cherif, une émeute se déclenche !

Ceux qui applaudirent Cherif se mirent à le frapper !

 

Il ne verra pas sa femme Djamila.

Djamila mourra seule à l’hôpital !

 

Lui,  il passera son temps au tribunal, espace qui lui permet de narrer ses misères aux juges qui peut-être l’écoute ! On ne les voit pas !

 

Il interpelle les juges auxquels il propose d’essayer une fois de prendre l’autobus pour comprendre son geste, un acte ordinaire si on le situe dans un contexte où situations burlesques et réalités amères se côtoient pour dire l’impatience de Cherif.

 

La pièce interroge le vécu, le montre dans toute sa nudité.

Cherif ne vit pas… Djamila essaie, veut y croire !

Ils se contentent de rêver, de développer un discours qui parfois, semble trop beau pour un conteur désabusé qui rit de lui-même à défaut d’autre chose.

Ils se construisent des espaces imaginaires qu’ils effacent en se mettant à rire de leurs propres chimères, de leurs propres fantasmes.

Quand Cherif et Djamila se mettent à parler de leurs enfants, qui auront chacun leur chambre et beaucoup d’autres choses, le discours est en porte-à-faux avec la réalité. Le jeu de contrastes associe deux oppositions, deux manières de vivre, deux espaces. Ils  évoquent des situations fictives, une réalité vécue ailleurs, par des gens d’ailleurs.

 

Ahmed CHENIKI.

Journaliste soir d’Alger.

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